Nicole est affligée d'un défaut de prononciation. Sur le plan professionnel, Nicole est tout aussi capable que ses collègues. Mais on ne lui confie aucune tâche qualifiée ; on l'utilise uniquement à faire des photocopies et de plus, on la ridiculise : " Tu es l'idiote du service ! " ; ou c'est son chef qui réclame à tue tête :" Envoyez-moi l'idiote ! ". Nicole est désespérée et tente de réagir mais elle reste la cible des moqueries de ses collègues.
Claudia découvre qu'elle est enceinte et sa collègue proteste : " Qu'est-ce qu'il t'as pris ? Il va falloir que je fasse le boulot toute seule et toi, tu vas encaisser ton salaire à ne rien faire ! ". La discrimination commence. On ne regarde plus Claudia, personne ne lui parle plus ; sauf quelques remarques désobligeantes. Elle trouvera même un mot sur son bureau : " Achètes-toi donc un parfum : tu pues ! ". Elle pense aussi qu'on l'accable de vexations dans le seul but de la faire renoncer à son congé maternité.
Inès est employée dans une entreprise de distribution. Une nouvelle chef de service est recrutée à l'extérieur pour diriger le groupe. Dès son entrée en fonction, la nouvelle chef de service décide d'ignorer Inès. Inès souhaite parler du problème avec sa chef de service, mais celle-ci esquive ou adopte une attitude méprisante : hochements de tête, silence.
Elle ignore Inès, ne lui donne aucune instruction, ne mentionne jamais son travail, ni pour le blâmer ou le critiquer ni pour l'en féliciter.
Inès démissionnera, elle aussi.
Dans tous ces cas qui semblent banals, on peut vérifier le déroulement chronologique ainsi que l'accumulation de souffrances qui se cache derrière ces faits divers.
Ces exemples nous montrent que la psycho terreur au travail peut faire souffrir et détruire.
L'être humain est une bien curieuse espèce. Plus prompt que les autres espèces à s'entre-déchirer et à se détruire mutuellement.
Mais nous pouvons au moins apprendre à nous dominer, à freiner, à tempérer notre agressivité en fixant des contraintes et en érigeant des règles morales.
Des entretiens ont été effectués avec les personnes gravitant autour des victimes.
Délégués d'entreprise, directeurs du personnel, psychologues, médecins du travail, représentants syndicaux. Ils ont tous mentionné les mêmes agissements dont la répétition soutenue et prolongée suffit à déstabiliser, à angoisser la victime choisie, à la briser et à l'exclure définitivement.
Pour plus de clarté, la répartition de ces agissements se divise en cinq groupes.
Avant de vous présenter ces cinq groupes constituants les agissements du mobbing, j'attends vos commentaires sur ces exemples donnés et vos impression sur le sujet.